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Pleurons sous la pluie de Tanith Lee

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Il ne s’agit pas d’un Service de Presse

La collection Dyschroniques, des éditions Le Passager Clandestin nous permet comme toujours de découvrir un texte de science-fiction plus ancien, répondant néanmoins aux questionnements actuels. Pour ce nouveau titre, paru en février 2024, nous rejoignons le monde postapocalyptique de l’autrice londonienne Tanith Lee…

Une jeune femme dans un monde radioactif…

Dans cette nouvelle d’une quarantaine de pages, richement enrichi comme le savent les lecteurs assidus de cette collection d’une synchronique du texte, la jeune Greena doit se rendre en compagnie de sa mère au Centre. Il faut bien comprendre que dans ce futur indéterminé, il semble que la pluie soit devenue particulièrement dangereuse pour la population. D’ailleurs, la jeune fille et sa mère vivent dans un quartier plutôt protégé du monde extérieur, bien que la situation ne soit pour autant pas des plus enviables.

Alors, un des seuls moyens de survivre est de pouvoir rejoindre le Centre, lieu réservé aux populations les plus riches et mieux protégé contre les éléments extérieurs. Raison pour laquelle la mère de Greena insiste pour que, malgré ses 16 ans, elle se mette bien en avant pour espérer plaire à un des riches locataires du Centre et ainsi échapper, et permettre aussi au reste de la famille d’échapper, à une vie courte.

Nous étions dans la cafétéria lorsque la pluie se mit à tomber, au loin. Malgré la distance de plusieurs kilomètres, malgré toutes les barrières de protection et les vitres plombées, on la sentait venir, confusément, ne fût-ce qu’au léger tremblé qui affectait le paysage. Elle ne risquait pas de nous atteindre, pourtant les consommateurs attablés le long des parois extérieures de la cafétéria se replièrent d’instinct, cherchant refuge sous les palmiers en plastique.

… qui ne peut que faire écho à notre réalité

Le monde que nous décrit Tanith Lee n’est pas (encore) notre monde. Des événements climatiques et un probable problème nucléaire – la nouvelle est parue moins d’un an après la catastrophe de Tchernobyl – rendent la durée de vie courte et soumise aux aléas du climat extérieur.

Comme bien souvent, les premières victimes seront les plus pauvres, que ce soit en termes de prises de risque, ou encore de couverture médicale quand ils sont confrontés aux événements. La première prise de contact avec la mère et la fille nous semblent violente et nous questionne sur ce monde où les mères sont prêtes à vendre leurs enfants pour obtenir une meilleure vie.

Et puis nous découvrons page après page ce monde et comprenons que le monde ne laisse que peu de choix aux pauvres pour survivre et que les choix qui sont faits par la mère de Greena n’en sont pas vraiment et ne sont que la porte de sortie pour l’ensemble de la famille… finalement plutôt proche de ce que propose notre société actuelle.

La partie “synchronique du texte” nous permet de resituer l’œuvre dans le contexte historique et plus globalement dans la carrière de l’artiste.

Le Passager Clandestin (Février 2024) – Dyschroniques – 80 pages – 6 € – 9782369353942
Traduction : Iawa Tate (Angleterre)
Titre original : Crying in the rain (1987)
Couverture : Yanni Panajotopoulos

Dans un monde où la pluie est devenue toxique, les plus riches vivent dans le Centre, protégés de l’extérieur, tandis que les plus pauvres s’estiment heureux lorsqu’ils atteignent les trente ans. Greena, 16 ans, vit avec sa famille dans un quartier de la classe moyenne avec des cultures et un poulailler intérieurs. Être vendue à un homme du Centre étant la seule possibilité d’espérer une vie meilleure – sous cloche -, sa mère l’y emmène afin de rencontrer un prétendant…


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