Deux nouveautés avaient marqué le mois de mai pour la collection Rechute des éditions Goater, Les amitiés fantômes de Morgane Stankiewiez, Les étoiles ne fileront plus d’Elodie Serrano, ainsi qu’une réédition revue d’Alone de Thomas Geha.

La découverte de Baleines célestes…

Futur lointain, l’humanité a dû quitter la Terre et se répandre dans la galaxie sans avoir jamais croisé une quelconque forme de vie extra-terrestre, sous quelque forme que cela soit. Pourtant, des phénomènes étranges se déroulent notamment du côté de la planète Evoria, des étoiles qui semblent se déplacer de façon étrange et un témoignage qui laissera penser à Camille Grandbois, astronome et cryptozoologue, que ces phénomènes sont en fait les conséquences de déplacements d’animaux.

Partant avec sa femme, elle découvrira rapidement que des créatures géantes se déplacent entre les planètes et, pour une raison qui échappe à tout le monde, se frotte aux protubérances des planètes, qu’ils s’agissent de montagnes ou de bâtiments. Leur forme et leur taille font que Camille les appelera des Baleines Célestes.

Rapidement, le sujet n’est plus la découverte de cette nouvelle espèce mais bien plus le comment vivre ensemble car il faut bien avouer que l’empathie vers la faune est moindre quand cette même faune est la cause de pertes humaines et financières.

… et le vivre ensemble

C’est bien là que le bat blesse. Loin d’axer le récit sur la découverte d’une nouvelle espèce, Elodie Serrano nous plonge tout de suite dans la question qui va obnubiler une grande partie de l’humanité : l’important n’est pas tant de comprendre et d’apprendre à vivre avec mais de protéger les constructions humaines et ce, indépendamment du questionnement sur le fait que cette espèce était présente avant.

Loin de vouloir vivre et/ou de coexister avec cette nouvelle espèce, la question reste toujours celle de savoir comment l’humanité va faire plier son environnement à ses besoins propres, sans prendre en compte ceux des autres, nous amenant à un vrai questionnement sur la place des hommes dans l’écosystème. Et bien entendu, comme vous l’imaginez : ce sera bien à la nature de se plier.

La façon d’aborder la thématique est intéressante, sur la base de chapitres courts qui rendent l’ensemble très agréable à lire. Les personnages sont passionnées par les animaux, faisant transpirer la passion de l’autrice pour le sujet.

Pour compléter cette novella, deux textes suivent : le premier est une nouvelle qui se projette quelques années après la fin de la novella. J’ai surtout vu dans le texte le poids de la descendance, pas génétique mais dans les combats… C’était intéressant d’avoir cette vision sur la façon de percevoir ce combat sur plusieurs générations.

L’ensemble se concluant sur un essai autour du loup et qui apporte une touche plus “scientifique” à l’ensemble.

Editions Goater (Mai 2024) – Collection Rechute – 140 pages – 16 € – 978238670223
Couverture : Claire Malary

Camille Grandbois a deux passions : l’astronomie et la cryptozoologie. Deux disciplines qui n’ont rien en commun et qui pourtant la mettent sur la piste de la première espèce extraterrestre découverte par l’homme : les baleines célestes.
Or, ces créatures, aussi belles soient elles, se révèlent destructrices et deviennent gênantes aux yeux d’une humanité en pleine colonisation galactique.
De simple chercheuse, Camille, aidée de sa femme et de son équipe de recherche, devient le porte-étendard de la cause des baleines. Mais est-il seulement possible de les protéger de l’être humain ?