La période est de mon côté propice à la lecture des novellas, et c’est une nouveauté des Editions Mille Cent Quinze qui a atteri dans ma besace durant le festival Ouest-Hurlant de Rennes. Au coeur des Méchas de Denis Colombi va vous donner un grand élan de nostalgie en vous rappelant la grande époque de Goldorak (l’occasion de remettre en avant le Goldorak de Denis Bajram en passant)

Méchas versus Titanides…

Le monde tel que nous le connaissions est désormais la proie d’attaque de créatures gigantesques, appelées les Titanides. D’où ils viennent et ce qu’ils cherchent, personne ne le sait vraiment. Par contre, la défense contre ses créatures est une nécessité pour permettre à l’humanité de survivre.

Pourquoi ce sont des humains qui font tout ça ? C’est assez évident, non ? On coûte moins cher que des droÏdes.

Face à cette menace, des robots géants sont créés, les Méchas, avec des pilotes parmi les meilleurs pour piloter ces monstres technologiques, appuyés par toute une équipe de techniciens et techniciennes notamment. Mais les compétences des Titanides augmentent et les Méchas doivent eux aussi devenir plus performants…

… dans le respect des budgets et de l’image publique !

Je dois avouer que Au coeur des Méchas a été pour moi une vraie bonne surprise, avec en permanence en tête, les affrontements entre Goldorak et les Golgoths (pour ceux qui ont encore la référence). Mais ce n’est pas que cela. Ici, nous suivons l’évolution de la situation, l’évolution des Méchas et de leurs équipages au travers des yeux d’une femme.

Elle est là pour assister à un combat et rapidement, nous comprenons qu’elle connaît bien le sujet, et cela tombe sous le sens puisqu’elle était membre d’équipage des Méchas, une mécanicienne. Parce que, même si ce n’est pas les membres d’équipage qui sont le plus mis en avant, ces petites mains sont indispensables pour permettre à notre géant de métal de remporter le combat.

Ils et elles sont la base qui permet aux pilotes d’exceller, de survivre lors des combats titanesques, réparant au fur et à mesure et risquant la vie comme les pilotes. Néanmoins, lors des drames, ce ne sont que les pilotes qui sont mis en avant, pas ces seconds couteaux dont l’importance est pourtant capitales…

Notre mécanicienne va en prendre de plus en plus conscience au fur et à mesure de sa carrière, se rendant compte qu’elle n’est qu’un petit rouage totalement remplaçable dans cette guerre qui semble sans fin.

Alors, le récit de Denis Colombi est en même temps court et percutant. Court parce qu’il ne nous permet pas de comprendre d’où viennent ces aliens et comment ils évoluent, parce qu’il ne nous permet pas d’en apprendre plus sur cette société qui lutte pied à pied avec l’envahisseur… et percutant parce qu’il nous met en face de ces questions qui agitent notre quotidien : question autour de notre rapport à l’armée, le consumérisme débridé, le modèle économique et la gestion de la réputation.

Un texte court donc, mais qu’il ne vous faudra pas manquer. Un livre qui se lit d’une traite et vous permettra de raviver quelques souvenirs en prime.

Editions Mille Cent Quinze (10 mai 2024) – 96 pages – 9€ – 9782385630171
Couverture : e

Quand on ne peut plus faire l’économie des combats titanesques face aux assauts répétés de la menace extraterrestre, ne reste qu’une solution pour sauver l’humanité : l’amputer d’une fraction de sa population en l’envoyant travailler au cœur des Méchas. Mais pour combien de temps, encore ?