Arborescentes – Tome 1/4

En plus de promouvoir les novellas d’imaginaire par sa responsabilité d’éditeur aux éditions 1115, Frédéric Dupuy nous propose de découvrir son univers, Arborescentes, qui sera une sage en 4 volumes, une saga dont la couleur est annoncée dès ce premier volume, paru en février aux éditions Bragelonne. A noter qu’il y a un changement sur les prochains volumes qui seront pour 2025 et non pour 2024 comme annoncé à l’origine.

Amazonie, étrange enfance et entreprise médicale…

Voir ces trois domaines bout à bout peut vous donner une idée sur la richesse du récit que nous a concocté l’auteur, nous permettant de nous situer entre thriller scientifique, fantastique, fantasy et ajoutons une petite touche de SF… Cela vous semble trop et vous questionne sur la capacité à pouvoir une œuvre qui tienne la route ? Détrompez vous, tout est sous contrôle….

Du côté du Brésil, la plante-grenouille est dotée de capacité étonnante, permettant par exemple de guérir des blessures significatives. Et la connaissance de cette plante appartient à un peuple d’autochtones, un peuple qui va se retrouver malgré lui opposé à une escouade / brigade d’hommes blancs prêts à tout pour s’approprier ce pouvoir.

Autre lieu, du côté de Nantes, Hélène est une jeune femme dont la mère est victime du syndrome de la Belle au Bois Dormant, nom poétique d’une maladie qui l’est beaucoup moins (et qui existe), et qui correspond au syndrome de Kleine-Levin. Sa mère hospitalisé, sans espoir de soin, la jeune fille est admise dans un centre médical dans lequel elle n’aura que peu d’interactions avec ces camarades. De son côté, elle a décidé qu’elle n’irait plus dormir pour éviter de ne plus se réveiller…

Dernière force en puissance, Arès Varkoda est lui-même victime d’un syndrome pour lequel aucun remède n’existe. Ayant hérité d’un vaste empire industriel, dans le domaine pharmaceutique, il ne reculera devant aucun sacrifice pour réussir à soigner son mal.

Mais voilà, une infirmière se rapproche d’Hélène et lui fait découvrir un monde en dehors du temps, la Serre qui pourrait l’aider à régler son problème.

… dans un récit riche et complexe

Quand je dis complexe, je ne parle pas du texte lui-même qui est bien construit avec une vraie qualité sur le récit et son articulation. La complexité réside surtout sur la multiplicité des personnages, leurs interactions et leurs champs d’action. Il n’est pas toujours très simple, notamment au début, de jongler sur ces différentes zones d’action et de réussir à faire le lien entre toutes ces intrigues.

Pour autant, nous avons dès le départ l’information que c’est une quadrilogie (avec une échéance de parution bornée, sur une année, ce qui est quand même une bonne nouvelle pour les lecteurs que nous sommes !), et il est évident qu’un cycle de cet ampleur nécessite une bonne mise en place.

Résumer les différentes composantes du récit s’avèrera complexe tant les thématiques abordées sont vastes et différentes. La première est le pouvoir que donne l’argent, comme le montre le personnage d’Arès, dont l’empire lui permet toutes les audaces s’affranchissant de toutes les règles, que ce soit vis à vis des hommes comme de la nature.

Autre sujet de questionnement, la gestion des infrastructures sociales comme le montrera la vie de Hélène dans le foyer et ce qu’elle pourra subir tout au long de sa présence.

Mais ce ne sont bien sûr pas les seuls éléments et il y a un côté Lewis Carroll dans ce que nous propose Frédéric, avec cette jeune fille qui va découvrir tout un monde en passant du côté de la Serre.

Bref, vous allez pouvoir découvrir dans Arborescentes un univers particulièrement riche et dépaysant qui mérite vraiment le détour !

A noter que la couverture est un peu étrange puisque le titre est difficilement lisible, l’auteur non présent, tout comme l’éditeur…

Bragelonne (Février 2024) – 380 pages – 25 € – 9791028114480
Couverture : Agathe Pitié

Il est des endroits dans le monde ton on ne saurait dire qu’ils accueillent des enfants tant les environs sont lugubres et les lieux austères. Tel est l’orphelinat des sœurs Aniel. Hélène y vit dans une minuscule chambre et n’en sort que la nuit. Atteinte de la maladie de la Belle au bois dormant, qui peut à tout moment l’importer dans un sommeil infini, comme sa mère avant elle, elle a juré de ne plus dormir.

Il n’existe aucun traitement à cette forme de narcolepsie. Et pourtant, une étrange infirmière promet la guérison à Hélène et l’entraîne dans son sillage, vers un hôpital et un monde-serre aux ressources inexplicables, enchâssé dans une forêt achée tel un bijou brillant dans un écrin vert. Des ressources qui attiseraient toutes les convoitises, si elles venaient à être révélées. En particulier celle des laboratoires d’Arès Varkoda, inflexible héritier connu pour s’arroger des brevets au prix de la destruction de la nature, et au mépris de la vie humaine.

Ce monde-serre pourrait offrir un avenir à Hélène, et un rôle à sa mesure dans le combat fantastique qui s’annonce.